Le latin et le grec sont des langues qui n'apportent pas grand chose d'autre qu'un immense plaisir à court terme, pour celui qui les étudie. Mais sur des années voire des décennies, c'est tout l'horizon, toute l' éducation d'une génération qui se perd.
L'étude des textes et des auteurs classiques est fondamentale pour la formation de l'esprit de la jeune génération, et ce pour plusieurs raisons. La première, et, pour moi, la plus importante peut-être, est l'esprit collectif des textes antiques. Le bien commun, le vivre ensemble, la loi, la justice, le vivre mieux: voilà des thèmes qui ne font plus beaucoup recette aujourd'hui. L'individualisme, le "bling-bling", la recherche du "tout tout de suite" les ont remplacés.
Je ne veux pas faire ici de l'angelisme et rendre manichéenne l'opposition aujourd'hui/ antiquité. Dans les plaidoyers des orateurs antiques, chez Cicéron, nous rencontrons de très nombreux personnages pour qui la gloire, l'argent sont des quêtes de toute une vie. Mais force est de constater que leurs contracteurs ( dans les plaidoyers) usent de la loi pour les contrecarrer (même s'il n'y a pas de preuves d'autres façons de procéder, on ne peut douter de leur utilisation).
A la manière de Plutarque, on peut trouver dans les oeuvres antiques de véritables modèles. Les vies parallèles nous présentent 46 biographies dans lesquelles les vies des grands hommes de l'antiquité sont narrées. L'honneur, la gloire (individuelle ou collective), le courage, le "vivre ensemble" y sont présentés comme des vertus primordiales.
N'est-il pas aussi important de présenter aux élèves une culture qu'ils ne connaissent, pour certains, pas du tout? C'est encore dans les territoires défavorisés que la culture doit s'implanter le plus! La culture commune passe par les origines greco-romaines de l'Europe dans laquelle nous vivons. Lier les citoyens, même par un pan de culture, n'est pas à négliger!
Former les esprits à chercher le bien commun, lier les citoyens entre eux, mais aussi, se connaitre soi-même, aller au bout d'un projet. L'apprentissage du latin ou du grec n'est pas chose aisée, elle demande des efforts, du temps, et beaucoup de régularité. Aboutir à sa compréhension est un but que l'on peut se donner ( mais il y en a bien d'autres!!!!!), et qui procure beaucoup de plaisir au fil du temps.
Plaisir!! Un mot magique! Quel plaisir de lire aux enfants du cycle 2 ou 3 des versions "littérature de jeunesse" des oeuvres telles que l'Iliade et l'Odyssée, Les métamorphoses d'Ovide, les récits de la mythologie grecques et bien d'autres...
Ces livres sont la preuve de l'intérêt que portent la société pour cette culture antique. Les élèves doivent savoir que le latin s'apprend, ainsi que le grec. Ce ne sont pas des langues 'immatérielles" et "impersonnelles" car on n'a jamais un professeur de lettres classiques.
Voilà pourquoi j'ai signé la pétition que voici, intitulée clairement: "Sauvons l'enseignement du latin et du grec en France".
Elle est proposée par l'APLAES ( Association des professeurs de langues anciennes de l'enseignement supérieur).Page de l'association: link
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