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6 janvier 2014 1 06 /01 /janvier /2014 22:02

Athènes était alors divisée en deux corps : l’armée de Samos était l’Athènes démocratique et sur le territoire d’Athènes étaient les tenants de l’oligarchie, incarnés par les Quatre Cents.  Pour survivre, elle demande l’aide du Grand Roi, donc de Tissapherne, son satrape, donc d’Alcibiade.

 Mais Pisandre, négociateur pour la cité d’Athènes, ne réussit pas à s’imposer face à Alcibiade. Celui-ci fait même échouer les pourparlers en en demandant trop au nom du satrape : toute l’Ionie, les îles de l’Egée et une flotte qui peut la défendre. A tel pont que le satrape, après de nombreuses péripéties narrées par Thucydide, donne son aide finalement à Sparte.

La cité attique doit donc ouvrir des négociations avec les lacédémoniens pour finir la guerre. Entre temps, l’armée de Samos (à nouveau démocratique après un épisode oligarchique) envoie des militaires à Athènes, toujours oligarchique elle. Ces derniers sont assassinés. Seul un des messagers arrive à s’enfuir et à prévient l’armée de ce qui se passe près de l’Acropole.

Alcibiade va alors jouer un rôle important dans le rapprochement des deux Athènes. Thrasybule, dans l’armée de Samos, est pour son retour. Alcibiade, toujours aussi prompt à promettre la lune, promet que Tissapherne lui amènera la flotte phénicienne. Il est nommé stratège dans la foulée. Son charisme est toujours aussi impressionnant malgré toutes les traitrises faites à sa cité natale.

Il se laisse alors moins enclin à l’improvisation. Il refuse l’idée d’aller attaquer le Pirée pour renverser l’oligarchie. Il veut une trêve entre les deux Athènes, qu’il obtient après le rétablissement des démocrates modérés en lieu et place des oligarques, qui s’enfuient à Décélie. Ce renversement a été accéléré par une défaite en face de l’Eubée, et donc sa perte, qui fait perdre une partie des approvisionnements vitaux en blé. Alcibiade est alors rappelé.

En ce qui concerne la flotte, Tissapherne hésite et refuse finalement de donner ses forces navales à Athènes. Il a peur que sa force soit à la fin trop importante. C’est un camouflet pour Alcibiade qui se retrouve à la tête de l’armée de Samos avec Tissapherne et Sparte à ses trousses. Comme dit J. de Romilly, Alcibiade doit maintenant devenir un vrai chef de guerre avant de pouvoir rentrer chez lui.

Et il y parvient évidemment ! Il remporte plusieurs batailles dans le nord de l’Egée. Disons, pour être plus précis qu’il participe, mais toujours pleinement, à de nombreuses victoires. En hiver 411/410, il gagne la bataille de Cyzique, et deux ans après, la bataille de Chalcédoine (409). Des villes sont à nouveau soumises au tribut, la route du blé de la mer noire est sécurisée, et l’argent rentre à nouveau dans les caisses d’Athènes, le nerf de la guerre revit.

Alcibiade pensant enfin à un retour au Pirée et à Athènes est alors élu stratège par l’Assemblée. Il est considérer comme un sauveur alors qu’il a à peine réparé sa trahison. Son retour est triomphal et mémorable. Il ne débarque qu’après avoir été sûr que ses amis étaient présents et qu’il ne risquait rien. Il se lance alors sur la route vers Athènes depuis Le Pirée. L’Assemblée le désigne chef avec les pleins pouvoirs ! Quelle revanche ! On se demandera toujours comment une cité a pu donner de tels pouvoirs à un homme qui l’a trahie tant de fois et quelques années auparavant encore. Il va encore plus loin, toujours plus loin ! Menacé de mort à cause de la parodie des Mystères d’Eleusis, il décide alors de ne pas attaquer Sparte avant d’avoir célébré et participé à la procession du culte des mystères. Il est alors nommé hiérophante (un des plus grands honneurs dans la cérémonie).

Sparte, stationnant à quelques encablures d’Eleusis n’osa pas attaquer la procession car elle considérait Alcibiade comme invincible. Alcibiade jubile !!!!!!

Sa gloire est à son apogée, mais après l’euphorie vient le temps des confirmations.

 

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