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29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 11:10

   " Après s'être regroupés, les Syracusains et leurs alliés rentrèrent dans la ville avec leur butin et tous les prisonniers qu'ils avaient pu ramasser. Ils descendirent les captifs athéniens et les alliés au fond des latomies, estimant que c'était le lieu de détention le plus sûr."

 

 La guerre du Péloponnèse, Thucydide, VII, 86

 

 

     " Quant aux prisonniers des latomies, ils furent, dans les premiers temps, fort rudement traités par les Syracusains. Parqués en grand nombre au fond d'une fosse étroite, ils eurent tout d'abord à souffrir du soleil et de la chaleur suffocante qui régnait  dans ce lieu qu'aucun toit n'abritait. Ce furent ensuite, au contraire, les nuits froides de l'automne et ce changement de température favorisa parmi eux l'éclosion des maladies. le manque d'espace les obligeait à tout faire au même endroit et, de plus, les cadavres de ceux qui avaient succombé par suite de leurs blessures ou du changement de température ou pour tout autre raison, gisait pêle - mêle. l'odeur était donc intolérable.  (...) Il est difficile de préciser le nombre total des prisonniers, mais il n'y en avait pas moins de sept mille. "

 

La guerre du Péloponnèse, Thucydide, VII, 87    ( traduction D. Roussel)

 

 

   La catastrophe que fut l'expédition de Sicile est très bien décrite par Thucydide dans sa Guerre du Péloponnèse ( que l'on peut lire sur link).

   L'ambition d'Alcibiade et le manque de lucidité de Nicias ont douché  l'enthousiasme athénien pour les expéditions lointaines. La perte des navires, des hommes, l'echec d'une expédition qui partait avec une confiance démesurée, avec à sa tête un jeune homme qui avait une ambition tout aussi démesurée et une confiance débordante ( il aurait été jusqu'à s'attaquer aux dieux les jours précédents le départ de l'expédition) a amené Athènes à sa perte ( défaite de 404).

   Thucydide nous dit que 7 000 prisonniers (en majorité Athéniens, mais pas que...) ont été jeté dans les Latomies de Syracuse. Les latomies sont des carrières de pierre qui sont aux flans des Epipoles:

 

images-copie-1.jpg

Ici, la pointe ouest des Epipoles, plateau qui domine la ville de Syracse, comme le dit son nom.

 

   C'est donc à ses flancs qu'on trouve des carrières, creusées par les hommes et qui sont devenues plus importantes sous l'effet des temblements de terre.

   Voici une des principales latomie, celle que l'on appelle l'oreille de Denys:

 

Les-latomies.JPG

L'oreille est le trou dans la roche tout au fond, au dessus des arbres. Dans cette latomie, les voix résonnent et la grotte était reliée avec le plateau par un petit chemin. on dit que Denys s'y rendait pour entendre ce que disaient les prisonniers.

 

Les-Latomies-des-Capucins-detail-.JPG

Ici, la latomie des Capucins

 

Aujourd'hui, les Latomies sont des jardins luxuriants que le touriste peut visiter dans la fraicheur....

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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 11:38

Comme me le faisait remarquer Alice dans un commentaire, Aréthuse était très souvent représentée sur des monnaies en argent à Syracuse.

Ici, une pièce de 400 av J.C. du graveur Euainetos.

 

220px-Decadrachm Arethusa MBA Lyon GR71

On peut voir des branches de roseaux dans ses cheveux et des dauphins qui complètent la pièce.

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17 août 2009 1 17 /08 /août /2009 07:47
A Syracuse, la ville s'est d'abord développée sur l'île d'Ortygie au VIII ème siècle av. JC. La colonie corinthienne s'étendit ensuite sur le territoire sicilien lui faisant face. Des aménagements ont été construits, c'est que qu'on appelle "Néapolis", la nouvelle cité. 

                             
 Aujourd'hui, sur le site archéologique, on peut encore visiter 3 constructions humaines.

Le théatre mesure 138 mètres de diamètre, il est par conséquent l'un des plus grand du monde grec et le plus impressionnant de Sicile. Quinze mille spectateurs venaient écouter les oeuvres des Tragiques ou d'Aristophane, et aujourd'hui encore, la tradition se perpétue car lors de mon passage, on y préparait une représentation d'Eschyle. 
Sur les gradins du théatre, on peut encore lire des inscriptions grecques :
 
                                  
 
En continuant sa marche dans Néapolis, le visiteur va ensuite rencontrer l'autel de Hiéron II. Ce tyran de Syracuse
(-270; - 215) a construit un autel long de 198 mètres et large de 23. Il pouvait alors sacrifier plus de cent boeufs en même temps pour demander l'aide des dieux ou les en remercier. 
Aujourd'hui,  de cet autel, il ne reste que la partie inférieure qui était sculptée dans la roche. la partie supérieure (en bois?) a été détruite avec le temps. Le tout reste encore impressionnant. 
            
                                   
 
Enfin, l'amphithéatre romain  mesure 140 mètres sur 119.
                                 .
Il ne reste plus grand chose de ce monument du II ème siècle av. JC., qui était lors de mon passage, envahi de végétaux. On pouvait toutefois bien voir les deux entrées. On voit sur cette photographie, en bas à droite, un trou au milieu de la piste. Elle permettait de nombreux changements techniques lors de représentations ou de combats. 

 Enfin, pour finir la visite de Néapolis, les Latomies nous emmènent dans les entrailles de Syracuse. Ce sont des carrières de pierres. Elles ont fourni le matériau pour la plupart des constructions grecques (temples, palais....). Une des latomies s'appelle même  "Les oreilles de Denys". Enfin, ce tyran y faisait travailler ses prisonniers. Les latomies ayant beaucoup de raisonnance, Denys se disposait tout en haut de la carrière et n'avait qu'à tendre l'oreille pour entendre leurs discussions. 

                                    
Au fond, les "oreilles de Denys".
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12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 19:34
Arhétuse est une nymphe du cortège d'Artémise.
Un jour, fatiguée, elle se repose sur les bords d'un fleuve, l'Alphée. Le dieu du fleuve tombe follement amoureux d'elle.
Pour lui échapper, elle d'enfuit loin, jusqu'en Sicile, où Artémise la transforme en fontaine.
Toujours fou d'amour, Alphée passe sous terre et rejoint Aréthuse jusqu'à Ortygie ou leurs eaux se mêlent.
La spécificité de cette source est sa proximité avec la mer.

Voici quelques jolies photographies de cette superbe fontaine.



   Ici, le cadre général. On le voit, de nombreuses plantes (palmiers, papyrus....)   viennent décorer la source.




















 Quelques oiseaux aussi......
















A noter le très bon marchand de glaces ....   En admirant la source.....












 





Voici l'endroit exact où l'eau de source se mêle à l'eau de mer.... Après quelques centimètres de course..





















Moi, devant la fontaine....   :o)))












Que de belles histoires narrées par les grecs depuis tant de siècles........



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11 février 2009 3 11 /02 /février /2009 18:06


Pourquoi un article sur une cathédrale sur ce blog? Parceque cette cathédrale est unique au monde.
Au Vème siècle, la puissance de la cité syracusaine lui permet de faire des améliorations dans ses lieux de culte. Un deuxième temple d'Athéna est mis en chantier sur le site même de l'ancien temple.
Ce sont les colonnes de ce temple que l'on peut admirer, encastrées dans les murs de la cathédrale chrétienne. On pourrait dire que la religion grecque vit encore dans le christianisme.









Sur le coté droit de la cathédrale (en regardant l'entrée), on voit les colonnes doriques du temple d'Athéna.
Tout le long de la rue qui longe la cathédrale, nous pouvons voir les colonnes. Elles nous donne un aperçu de la grandeur de l'ancien temple.










A l'intérieur, on peut admirer l'autre coté des colonnes. On pourrait presque s'imaginer dans l'ancien temple.
On peut remercier l'idée originale de l'architecte....

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25 août 2008 1 25 /08 /août /2008 21:13


Une fois passé le pont qui relie Ortygie à la Sicile, en marchant une bonne centaine centaine de mètres  dans l'île, nous aperçevons le temple d'Apollon.
Il n'en reste que quelques plans de murs, quelques colonnes, et une impression de majesté perdue.
Ce temple est protégé aujourd'hui par des barrières et nous ne pouvons plus nous en approcher. Un petit panneau explicatif nous renseigne sur son histoire.
Dédié à Apollon, ce monument est le plus vieux temple de Sicile. Il a été bâti dans la première moitié du VI ème siècle. De type dorique, il est périptère (des colonnes en font le tour complet). Ces dernières sont en grès et assez hautes, jusqu'à huit mètres!
Aujourd'hui, seules les bases de nombreuses colonnes, ainsi qu'une partie du mur qui sépare le naos de l'exterieur est encore visible (exceptées deux colonnes et leurs architraves). Les dimensions du temple ne paraissent pas impressionnantes (58 mètres sur 24), mais il ne faut pas oublier que l'environnement était différent d'aujourd'hui, et que tout un enclos (le ténémos) entourait le temple et constituait l'espace sacré. Quand on le regarde depuis la route, sur la droite, on peut voir encore un pan du mur qui délimitait ce ténémos.
Il y a peu de touristes sur ce site: de belles photos peuvent être faites!

  



Une partie du mur interne et les colonnes exterieures. On peut noter la distance qui séparait les deux sur cette photo.






















 
Toute la longueur du temple est ici perceptible. Des marches (avant le pronaos?) sont visibles.

















 

















Sur cette photo, toute l'étendue du temple est présente. Pour la visite du lieu, il faut savoir qu'il est impossible de se rendre au fond et de voir le temple depuis son opisthodome.
Seules trois vues du temple sont possibles. A droite, la vue est surélevée d'un ou deux mètres et permet quelques aperçus différents.



En ce qui me concerne, quand j'ai vu pour la première fois ce site, j'ai été impressionné par l'âge des pierres, des colonnes, et par tout ce qu'elles ont  pu vivre (ah! si elles pouvaient parler!!!): expédition de Sicile, tyrannies de Hieron et Denys.....
Le respect est indispensable envers des monuments qui sont parvenus jusqu'à nous  plus de 2600 années après leur création.
On s'imagine toujours les premiers colons corinthiens arrivant sur ce site, puis consacrant quelques années plus tard ce temple dans une cité qui deviendra après quelques décennies la plus  puissante du bassin  méditerranéen.
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